Table des matières
Le projet du gouvernement de séparer les activités spéculatives des banques de leurs activités de financement classiques, voire d'interdire les premières, pourrait se révéler préjudiciable aux emprunteurs !
C'est en tout cas la principale critique formulée ces dernières semaines par les banquiers.
Les banques utilisent des outils spécifiques de couverture pour transformer les dépôts au jour le jour en crédits de plus longue durée.
Ces crédits de plus long terme sont ensuite utilisés pour des crédits immobiliers, des regroupement de crédits….
Or cette activité pourrait être considérée comme spéculative à l'avenir et donc interdite.
Dans ce cas, les banques estiment qu'elles ne pourraient plus garantir des taux de crédit optimaux.
De plus, compte tenu des nouvelles contraintes générées par bale III, les banques se désengagent du crédit en direct aux grandes entreprises et aux collectivités locales.
Mais ce désengagement pourrait ensuite se porter sur le crédit aux particuliers...
Sachant que la conjoncture actuelle dégradée a déjà impactée la production de crédits immobiliers. Entre janvier et avril la production de crédits immobiliers a été divisée de moitié, à 6,2 milliards, selon les derniers chiffres de la Banque de France.
De mars à mai, la production a affichée une baisse de plus de 45 %, relève de son côté l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
Pourtant les banques sont très agressives et la concurrence reste très vive depuis les mois de mars-avril.
Néanmoins, cette concurrence des banques avec des taux très préférentiels n’est qu'une stratégie pour capter les bons profils et réaliser ensuite des ventes connexes très profitables, comme les assurances.
Mais cette décélération brutale du crédit, c'est aussi le piège dans lequel le contrôleur des banques s'est enfermé depuis la crise de 2008.
A trop vouloir éviter le pire, il exige des banques une politique des risques au plus serré, excluant la partie des emprunteurs présentant trop de risque ou sollicitant des prêts sur de trop longue durée.